Dernière précision

 

Il faut bien faire la différence lorsque le Prophète interdit, recommande ou garde le silence. Nous avons vu, en ce qui concerne les hadiths sur les Tarawhir, que le Prophète avait clairement interdit leur pratique dans la mosquée. Ayant ordonné aux musulmans de mettre un terme à leurs agissements, contrairement, par exemple, à ce hadith : Le Prophète a dit : « Si je craignais de trop en demander à ma communauté, je lui demanderai d’user du Siwak avant chaque prière. » À la lecture de ce hadith, le Prophète n’a ni interdit, ni obligé les musulmans d’user du Siwak avant chaque prière. En conséquence de quoi, on peut, si on le souhaite, user du Siwak avant chaque prière. Ce n’est ni une obligation, ni une interdiction.

Voici un autre exemple : Le Prophète a dit : « Lorsque l’Ikama (le second appel) est prononcé, nulle prière exceptée la prière obligatoire. » (Boukhari & Muslim entre autres.)

إذا أقيمت الصلاة، فلا صلاة إلا المكتوبة

Dans le cas présent, le Prophète a clairement interdit aux musulmans, lorsque le second appel est lancé, d’accomplir toute prière surérogatoire. Nous sommes donc en présence d’un ordre du même degré que celui qui concerne les Tarawhir.

Est-il alors concevable que l’on puisse faire des prières surérogatoires, après que le second appel soit lancé, et dire ensuite par exemple : Il n’y a pas de mal à faire des prières, ou encore, si tel savant le fait, on peut donc le faire, etc. ?

D’ailleurs, demandez à l’un de vos Imams si l’on peut accomplir une prière surérogatoire après que l’Ikama ait été annoncé. Vous aurez, s’il a un minimum de science et de sincérité, la réponse adéquate ! Alors, pourquoi donc ne raisonne-t-on pas de la même façon en ce qui concerne cet ordre du Prophète :

فصلوا أيها الناس في بيوتكم، فإن أفضل الصلاة صلاة المرء في بيته إلا المكتوبة

« Dorénavant, ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique. »

Tout simplement parce que Omar en fut le fondateur !

Dans l’esprit sectaire, reconnaître que les Tarawhir sont une innovation blâmable, c’est reconnaître que Omar s’est trompé. Or, comment pouvoir reconnaître que Omar s’est trompé, quand pendant des années et des années, on nous a bourré le crâne en nous disant : « Omar était un second Prophète et parfois même, il fut un Prophète avec le Prophète comme le fut Aaron, puisque Omar a parfois corrigé le Prophète et Allah lui a donné raison. » Bien évidemment, avec ce point de vue, il est difficile d’accepter toute critique (constructive) à l’égard Omar. Alors, que ce point de vue repose, non pas sur une étude impartiale et exhaustive, mais sur une lecture partiale et expéditive des livres de source.

Heureusement que Abou Bakr et Aïcha ne raisonnaient pas de la même façon que les néo-Sunnites ! Car, comme on l’a vu, ils n’ont pas hésité à corriger Omar. À aucun moment, ils se sont dit : « Omar est le second Prophète, infaillible, il a alors forcément raison ! »